Maxime Chattam, alias Maxime Drouot, est devenu l’une des figures incontournables du thriller en France. Son style, aussi sombre que fascinant, son approche réaliste de l’horreur et sa maîtrise du suspense ont captivé des millions de lecteurs. Mais qui se cache derrière ce nom ? Plongeons dans l’univers de cet écrivain qui, en plus de ses thrillers glaçants, se révèle passionné par la psychologie humaine et le mystère.
Lire notre chronique du dernier Chattam, Prime Time
Un parcours atypique, des influences fortes
Maxime Chattam n’est pas devenu auteur par hasard. Né en 1976 à Herblay, dans le Val-d’Oise, il a été influencé très jeune par ses nombreux voyages et par une grande curiosité pour les émotions humaines. Enfant de parents passionnés, son père étant directeur artistique et sa mère secrétaire, il est encouragé à explorer son imagination. Un séjour marquant aux États-Unis et un voyage en Thaïlande éveillent en lui cette sensibilité pour les paysages et les cultures étrangères, éléments qui teintent plus tard ses romans.
Son goût pour l’écriture s’affirme lorsqu’il découvre Stephen King, Tolkien, et d’autres maîtres de l’imaginaire. Des influences qui, selon ses propres dires, l’ont orienté vers une écriture immersive et visuelle, où chaque détail compte pour tisser une ambiance.
Des débuts entre théâtre et écriture
Avant de devenir le romancier à succès que l’on connaît, Chattam envisageait une carrière d’acteur. À la fin des années 90, il suit les cours Simon à Paris, se lance dans les castings et décroche même quelques rôles, notamment dans Angélique Marquise des anges, mise en scène par Robert Hossein. C’est entre deux répétitions qu’il écrit ses premières nouvelles et même une pièce de théâtre, Le Mal, bien que celle-ci reste inédite.
Finalement, son besoin de raconter des histoires prend le dessus. Il multiplie les expériences professionnelles, notamment comme vendeur à la Fnac, où il se spécialise dans le rayon des livres policiers. Cette période est cruciale pour le jeune Maxime Chattam, qui décide de se consacrer pleinement à l’écriture.
L’éveil de l’auteur : passion pour la criminologie
Pour donner plus de réalisme à ses récits, Chattam décide d’aller au-delà de la simple observation : il s’inscrit à une formation en criminologie à l’université de Saint-Denis. Il s’immerge dans des cours de psychologie criminelle et de médecine légale, et assiste même à des autopsies, une expérience qui marquera profondément son écriture.
Ce choix lui permet de donner vie à des thrillers glaçants et hyperréalistes, où l’enquête et le suspense sont construits de manière minutieuse. Ce souci du détail, inspiré par la rigueur de ses études, se retrouve dans sa première trilogie à succès, La Trilogie du mal, qui débute avec L’Âme du mal en 2002.
La Trilogie du mal : le tremplin vers le succès
L’Âme du mal, suivi de In Tenebris et Maléfices, constitue un ensemble de romans policiers ayant pour fil conducteur le personnage de Joshua Brolin, enquêteur au passé sombre. Ce premier cycle littéraire propulse Chattam sous les projecteurs, et fait de lui un auteur de référence. La Trilogie du mal se vend à plus de 400 000 exemplaires en quelques mois, un exploit pour un premier roman.
Ces thrillers, où les scènes sont minutieusement décrites, apportent une dimension psychologique intense qui captive les lecteurs. Son style, inspiré de Stephen King et de H.P. Lovecraft, pousse les personnages et les lecteurs aux confins de la peur. Un succès immédiat, qui ne fera que croître au fil des ans.
Un auteur prolifique et des genres variés
Depuis ses débuts, Chattam ne s’est pas limité à un seul registre. Il est l’auteur de plusieurs séries et romans indépendants, parmi lesquels on trouve :
- Le Cycle de l’homme et de la vérité, où il explore la psychologie humaine et le chaos de l’esprit ;
- Autre-Monde, un cycle fantastique, destiné à un public plus jeune, et qui s’éloigne des thrillers purement horrifiques ;
- Ludivine Vancker, une série récente qui montre une nouvelle facette de son écriture, alliant horreur et enquête policière.
Chattam est également l’auteur de nouvelles, d’essais et même d’adaptations en bandes dessinées, preuve de sa polyvalence et de sa volonté de toujours explorer de nouvelles formes littéraires.
Une carrière récompensée et un engagement littéraire
Maxime Chattam n’a pas seulement séduit le public, il a également été salué par la critique. En 2003, il reçoit le Prix du roman Fantastic’Arts pour Le Cinquième Règne. Il remporte aussi le Grand Prix Sang d’Encre en 2002 pour L’Âme du mal. Ces distinctions marquent la reconnaissance de son talent par ses pairs et le confirment dans sa position d’auteur majeur.
Membre de La Ligue de l’Imaginaire, un collectif d’auteurs du fantastique et du thriller, il milite pour la littérature de l’imaginaire en France, aux côtés d’autres auteurs comme Franck Thilliez et Bernard Werber.
Une vie personnelle discrète, mais inspirante
Côté personnel, Maxime Chattam est marié depuis 2012 à l’animatrice Faustine Bollaert. Le couple a deux enfants, Abbie et Peter. Malgré sa notoriété, il tient à garder une vie privée discrète, loin des projecteurs, préférant que l’on se concentre sur son travail d’auteur. Ce retrait médiatique lui permet de rester focalisé sur ses projets littéraires.
Les dernières œuvres de Maxime Chattam
Toujours actif, Chattam continue de surprendre. Parmi ses dernières œuvres, Le Signal (2018) et Un(e)secte (2019) offrent des intrigues où le thème de la peur est central, cherchant à sonder les réactions humaines face à l’horreur.
En 2024, il publie Prime Time, un roman qui explore de nouvelles thématiques. Ce thriller montre que l’auteur sait évoluer avec son époque tout en gardant son style propre, sombre et puissant.
Pour les amateurs du genre, Chattam est une référence incontournable, et ses nouveaux romans sont toujours très attendus.